Ce 20 mars, plus de cinquante personnes se sont déplacées, de Grez-Doiceau et des communes voisines, pour venir écouter à Nethen le député wallon Ecolo Jean-Philippe Florent, originaire de Chiny.

Jean-Philippe Florent a suivi de près la réflexion au sein du cabinet du Ministre Philippe Henry, qui a conduit à l’adoption – la semaine précédant la conférence ! – d’un arrêté définissant les modalités de mise en œuvre des communautés d’énergie renouvelable (CER) ou citoyenne (CEC), ainsi que le partage d’énergie au sein d’un même bâtiment.

Le fait de partager (virtuellement, car les électrons ne peuvent être suivis à la trace sur le réseau) l’énergie entre voisins au sein d’une CER, permet à la fois de limiter fortement les pertes d’énergie sur le réseau, et de mieux maîtriser les conditions tarifaires de chacun de ses membres, dans le contexte instable des prix de l’énergie électrique. Les membres peuvent être des citoyens, des associations, PME, ou autres acteurs publics (écoles, CPAS, commune), situés sur le périmètre communal. Les CEC, peuvent quant à elles intégrer de plus grandes entreprises sur un territoire couvrant aussi d’autres communes.

Les CER doivent être créées par une personne morale (asbl ou coopérative, qui en assure la gestion), et tous ses actionnaires ou membres doivent être équipés de compteurs communicants. Ils doivent signer une convention précisant une clé de répartition (répartition fixe, au prorata de la consommation, ou égalitaire), en fonction des besoins et du choix de la CER en matière d’autoconsommation ou d’avantages aux petits ou plus gros consommateurs. L’énergie excédentaire est renvoyée sur le réseau ORES, qui fournit également l’énergie non disponible au niveau des producteurs de la CER. L’électricité partagée n’est pas considérée comme une fourniture d’électricité. Il n’y a donc pas de licence requise au niveau de la CWaPE. Après la fin des compensations pour les prosumers (fin 2023), les CER devraient permettre à de petits producteurs d’énergie photovoltaïque d’y trouver un avantage, avec comme contraintes, celle liée à la création de la CER par une personne morale, et sa gestion dans la durée (établissement de la convention, facturation).

Pour obtenir la meilleure rentabilité, une CER doit idéalement regrouper des membres avec des profils de consommation journalière ou saisonnière diversifiée et complémentaire, afin de limiter les échanges avec le réseau extérieur. Par exemple, un producteur d’électricité en provenance de panneaux photovoltaïques, et qui ne peut consommer cette énergie en journée, peut s’associer avec des partenaires au sein de sa CER qui la consomment en journée, parce qu’ils sont équipés de batteries (par exemple sur leur voiture), ou ont des équipements consommateurs en journée (PME, chauffage,…).

La soirée a aussi permis à notre Échevin en charge de la transition énergétique, Laurent Francis, de nous communiquer sa vision en la matière, ainsi que l’état de la réflexion et des projets de la Commune, suite à l’adoption de la Convention des Maires et du Plan Climat appuyé par le POLLEC régional (Politique locale Energie Climat). Un bureau spécialisé a été mandaté pour nous permettre d’aborder une première CER à Grez-Doiceau, les conclusions de leur étude étant attendues d’ici à l’été prochain.