La majorité Avec Vous – ÉCOLO – DéFi Citoyens a publié ce lundi 23 août un communiqué de presse relatif à la lutte contre les inondations dans notre commune de Grez-Doiceau.
Nos responsables Écolo locaux, qui soutiennent cet accord de majorité après avoir étudié le dossier en détail, jugent utile de fournir des réponses aux principales questions que nos concitoyens peuvent légitimement se poser à la lecture de ce communiqué.
1. Pourquoi un ouvrage sur le Piétrebais, dont le débit est nettement inférieur à celui du Train ?
Le principe d’une Zone d’Expansion de Crue (ZEC) est de permettre la création d’un réservoir tampon qui peut absorber temporairement un volume d’eau provenant de pluies abondantes, provoquant un accroissement rapide du débit des cours d’eau en provenance de leur « bassin versant ».
Le centre de Grez-Doiceau est traversé par la confluence de deux rivières : le Train et le Piétrebais, dont les pics de crue sont synchrones. Le choix de la rivière où placer l’ouvrage est indifférent, puisque l’objectif est de retenir un volume maximal en amont de la confluence.
2. Pourquoi en amont de Cocrou ?
Un des sites alternatifs envisagé par la Province, au Clos du Bettinval, permet la retenue d’un volume équivalent à celui de Cocrou. Outre le fait qu’il aurait également impacté un agriculteur, il n’a pas été retenu parce qu’il ne protégerait pas le hameau de Cocrou, et aurait un impact visuel beaucoup plus important.
3. Quel sera l’impact de cet ouvrage à Cocrou sur le débit de crue ?
La digue projetée permettra de retenir près de 43 000 m³ et de réduire de 20% le pic de crue. Cela ne semble pas énorme à première vue. Mais ce sont les 20% qui débordent. Concrètement, si la limite d’inondation est de 100% et que le débit monte à 125%, une réduction de 20% du débit permettra d’éviter les inondations. Si le débit monte à 150% de cette limite, la réduction de 20% permettra de ramener ce débit à 120%, soit une réduction de 60% du volume d’eau qui déborde. Le gain est donc substantiel.
4. Quel est l’impact sur la fréquence des inondations ?
En utilisant des modèles pluviométriques, l’étude hydrologique a mis en évidence que les inondations, sans la ZEC projetée sur le Piétrebais, se produiraient tous les 6 à 7 ans. Avec cette ZEC, elles se produiraient tous les 20 ans. Ce sont des prévisions basées sur les statistiques passées : on sait que cette période risque malheureusement de se raccourcir étant donné les changements climatiques.
5. Pourquoi pas plusieurs ouvrages sur le Train au lieu d’un seul sur le Piétrebais ?
L’étude hydrologique de la Province a étudié six sites sur le Train. Il aurait fallu des ouvrages sur tous ces sites pour arriver à un volume équivalent à celui du site projeté sur le Piétrebais. Cette alternative a donc été écartée par la Province, qui ne voulait pas multiplier le nombre d’ouvrages.
6. Pourquoi un ouvrage additionnel sur le Train ?
Le communiqué de la majorité de Grez-Doiceau insiste cependant sur la nécessité de poursuivre et d’affiner des études pour un ouvrage sur le Train, car le flux principal vient de cette rivière. L’étude hydrologique a identifié un site permettant la retenue d’un volume intéressant de 15 000 m³ à Morsaint. Les autres sites offrent un potentiel de retenue sensiblement inférieur, entre 2000 et 8000 m³ chacun. Une étude plus approfondie est nécessaire.
7. Pourquoi Écolo a-t-il soutenu un projet mettant en péril des terres bio ?
Pour la majorité, et pour Écolo en particulier, la décision n’a pas été facile, parce qu’il a fallu arbitrer entre deux enjeux qui nous tiennent à cœur : d’un côté le risque d’inondations impactant de nombreux citoyens du centre de Grez et de Cocrou, et de l’autre la préservation de terres bio, au moment où la Wallonie veut développer avec raison ce secteur et développer une filière garantissant l’autonomie alimentaire et une alimentation de qualité.
Les catastrophes récentes nous ont poussés à privilégier le premier enjeu. Mais nous avons obtenu le soutien de nos partenaires de majorité sur les modalités de mise en œuvre de ce projet (cfr question suivante).
8. Pourquoi une notice d’incidence complète et indépendante est-elle nécessaire ?
C’est la troisième fois qu’une demande de permis sera introduite pour un ouvrage sur le Piétrebais à Cocrou. Le premier permis a été annulé au Conseil d’État, et la seconde demande de permis a été retirée avant les dernières élections communales et provinciales, parce que les chances de succès ont été jugées insuffisantes. Il s’agit donc de tirer les leçons du passé.
Certaines objections ont déjà été prises en compte (par exemple l’étude de sites alternatifs), mais il reste des interrogations. Nos partenaires de majorité ont dès lors marqué leur accord à notre demande pour recommander à la Province de réaliser « une notice d’évaluation des incidences très complète et indépendante » et à engager « un dialogue avec les agriculteurs concernés ». Nous sommes en effet convaincus que cette démarche est la seule susceptible de déboucher sur une solution respectueuse à la fois des citoyens menacés d’inondations, et des agriculteurs qui œuvrent à l’indispensable culture biologique associée à des circuits courts.
Il est donc important qu’un expert indépendant puisse évaluer de façon objective et précise les surfaces impactées et les dommages causés, afin d’offrir de justes compensations aux agriculteurs concernés pour les terres requises par la construction, et celles qui deviendraient impropres à la culture bio après inondation ou apport de terres extérieures liées au chantier. Cette évaluation devrait aussi dégager les autres impacts sur l’environnement de ce projet : intégration paysagère, impact sur la faune qui circulerait encore dans la rivière, retenues des pollutions en dehors des périodes d’inondations, etc.
9. Des ouvrages de retenue suffisent-ils ?
Non, les deux premiers points du plan de lutte contre les inondations ne suffisent pas. D’une part, les catastrophes récentes ont mis en évidence que des événements extrêmes, sans doute liés au dérèglement climatique, pouvaient mettre en défaut les prévisions. Par ailleurs, nous devons aussi limiter le risque de coulée de boues en provenance des champs. Enfin, il faut veiller à l’entretien des berges et au curage régulier des cours d’eau, et intégrer le risque climatique dans l’aménagement du territoire et les permis de bâtir. C’est l’objectif des 3 autres axes du communiqué de presse, aussi importants que les deux premiers.
10. Pourquoi avons-nous besoin d’impliquer les citoyens et agriculteurs ?
En tout temps, la participation citoyenne nous semble essentielle. Après un cataclysme qui a dévasté notre commune, nous avons besoin de l’implication de tous. En premier lieu, pour établir l’inventaire complet des dégâts aux bâtiments et aux voiries, en répondant au toutes-boîtes qui sera bientôt distribué. Ensuite, parce que chacun doit se sentir impliqué dans la prévention, puisqu’il s’agit de retenir les eaux avant qu’elles ne se rassemblent : placement de citernes d’eau de pluies, plantation de haies, participation à des collectifs citoyens visant le nettoyage des cours d’eau, etc. En ce qui concerne les agriculteurs, ils ont également intérêt à éviter le risque de coulées de boue dans leurs pratiques de culture, parce qu’elles entraînent de bonnes terres et peuvent occasionner des dommages à autrui.
Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous les poser. Nous veillerons à y répondre dans les meilleurs délais.
43000 mètres cubes de retenue sur le Pietrebais est complètement démesuré!!! Cet ouvrage va coûter bcp trop d argent, polluera de nouveau la nature avec bcp trop de béton et privera de moyens financiers la commune pour toutes les autres mises en œuvre.
Cocrou a été faiblement impacté le 15 juillet dernier !
Il n est pas normal non plus que ce soit des particuliers qui ouvrent ou ferment les vannes sur le Piétrebais lors des crues à hauteur de la rue de Basse Biez. Pour d’autres retenues d’eau des sites alternatifs sur le Train existent au Quai St Michel et n impacteraient que des particuliers qui ne cultivent pas !!! ( je suis ancienne propriétaire de ce site)
Merci d en tenir compte,
Th Terlinden