Début avril, Proximus a annoncé en grandes pompes le déploiement d’une forme « light » de la 5G sur ses infrastructures existantes dans 30 communes flamandes et wallonnes, dont Wavre et Ottignies-Louvain-la-Neuve. Par débordement, la couverture wavrienne exposera de fait une partie de la population grézienne sans que quiconque n’ait été préalablement informé de quoi que ce soit.
ECOLO Grez-Doiceau est consterné par ce tour de force de la part de Proximus ainsi que par le timing inopportun en pleine crise du coronavirus. Cependant, l’annonce tonitruante de l’opérateur téléphonique pourrait n’être … qu’un simple effet d’annonce.
En effet, faute d’accord sur le déploiement de la 5G depuis la perte de majorité du gouvernement fédéral, l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) n’a pas encore pu organiser la mise aux enchères des licences s’y rapportant. En l’absence d’un cadre réglementaire pour la procédure d’attribution, l’IBPT octroiera principalement pour des raisons économiques, poussé dans le dos par la Commission européenne et aidé par la loi Télécom, des droits d’utilisation provisoires pour la bande des fréquences entre 3,6 et 3,8 GHz. Annoncé par communiqué de presse de l’Institut le 24 mars, cette procédure fait actuellement – et jusqu’au 21 avril – l’objet d’une consultation publique. L’exploitation effective ne pourra d’ailleurs pas débuter avant le 1er juin prochain.
Compte tenu de ces éléments, il en ressort que l’opérateur doit utiliser les bandes de fréquences et les antennes existantes pour sa 5G allégée, dans le cadre de la réglementation actuelle. Et pour cause : aucun changement dans les normes d’exposition aux rayonnements électromagnétiques n’a été autorisé par les pouvoirs publics.
Pour ECOLO, le déploiement de la 5G ne peut se faire sans tenir compte du respect du principe de précaution en matière de santé et d’environnement. C’est ce qui est prévu, notamment dans la Déclaration de politique régionale wallonne. Celle-ci précise que les nouveaux déploiements technologiques en matière de transmission des données via la 5G ne pourraient se faire qu’après une évaluation de la 5G sur le plan environnemental, de la santé publique, de l’efficacité économique, de la sécurité des données et du respect de la vie privée.
En Wallonie, les autorités doivent en outre s’assurer du respect strict des conditions du décret du 3 avril 2009 relatif à la protection contre les éventuels effets nocifs et nuisances provoqués par les rayonnements non ionisants générés par des antennes émettrices stationnaires.
ECOLO Grez-Doiceau en appelle dès lors à la plus grande clarté sur les techniques utilisées par Proximus dans le déploiement de cette 5G allégée afin de pouvoir s’assurer qu’elles respectent les normes en vigueur. Pour la santé des Gréziens et la qualité de notre environnement, nos deux échevins se montreront particulièrement attentifs à ces exigences.